Zéro Phyto, c’est pour bientôt !

 

Prévue pour 2020 et en l’absence d’une décision contradictoire de l’UE pour l’instant, la loi Labbé, interdisant l’usage de produits phytosanitaires par les communes entrera en application le 1er janvier 2017.

Depuis le 1er janvier 2017,  le Plan Ecophyto, piloté par le Ministère de l’Agriculture, interdit l’usage de tout pesticide, insecticide, herbicide, mais aussi de tous les produits contre les rongeurs, limaces ou escargots, par les collectivités (communes, département, région) et les administrations d’Etat.
Cette interdiction s’étendra ensuite aux particuliers en 2019.

Avant même d’y être obligées, plus de 40% des communes avaient déjà  franchi le pas.

  • Des agents toxiques.

Ces produits qui nous paraissent bien utiles et pratiques, semblent être en réalité des agents très polluants pour les rivières et les eaux souterraines, menaçants pour la biodiversité et toxiques pour les êtres vivants, car les pesticides se dispersent et sont désormais présents partout dans notre environnement : ainsi ils sont une des causes de la disparition de près de 500 000 colonies d’abeilles ces 5 dernières années en France.

Toute la chaîne du vivant paraît touchée :  l’INSERM a démontré dans une expertise collective de 2013 (1) les liens entre exposition professionnelle aux pesticides et le risque accru d’un certain nombre de maladies humaines telles que les cancers (cancers de la prostate, du testicule, tumeurs cérébrales, leucémie…), la maladie de Parkinson ainsi que l’augmentation des risques de fausses couches et d’une baisse de la qualité des spermatozoïdes.
Cependant, les non-professionnels peuvent aussi être touchés particulièrement les enfants vivant près des zones d’usage de pesticides : malformation à la naissance, faible poids, retard de développement psycho moteur (problèmes de motricité, de vision et de mémoire) sont plus fréquents qu’ailleurs, d’après cette étude.

  • Changeons nos pratiques, changeons notre regard! 

Pour appliquer la loi et nous passer de tous ces produits récents, il va nous falloir adopter de nouvelles méthodes de travail et remplacer le désherbage chimique par des « désherbeurs » thermiques, des débroussailleuses ou des binettes.
Cependant, le personnel communal étant réduit, il faut aussi changer notre regard sur nos villages et accepter que les bas-côtés de nos routes soient coupés plus haut et que réapparaissent dans nos rues une
flore spontanée, autrement dit « les mauvaises herbes ».
D’ailleurs, en quoi sont-elles si « mauvaises », ces herbes ? En quoi font elles sales ? Un peu de verdure sur notre bitume ou nos allées n’est finalement pas bien nuisible ! Ces herbes sont au contraire de véritables réservoirs de biodiversité et si elles prolifèrent un peu trop, nous vous demandons de bien vouloir nous aider et vous … pencher, … saisir, … et arracher ! Merci d’avance !

 

 

(1) Expertise collective de l’INSERM, 2013 : lien : http://presse.inserm.fr/pesticides-effets-sur-la-sante-une-expertise-collective-de-linserm/8463/,